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Bienvenue! Ici on parle surtout de bouffe, de style, de la vie à la maison... J'espère que vous vous plairez!

Candida-quoi?

Candida-quoi?

Note importante : Avant toute chose, j'aimerais vous rappeler que bien que j'aie eu envie de vous partager ce témoignage, mon expérience demeure tout à fait anecdotique et non-scientifique. Je vous suggère donc fortement de ne pas uniquement vous fier à ce billet et de consulter un professionnel de la santé! Et, comme pour tout ce que vous lisez sur Internet, de cultiver un sain scepticisme et de ne pas hésiter à remettre ce que je dis en question.


En mai dernier, du jour au lendemain, quelque chose s'est passé avec moi. Tout d'un coup, mes vêtements sont devenus serrés. J'étais très inconfortable lorsque je m'assoyais et c'était soudainement difficile d'attacher mes pantalons. J'avais du mal à me reconnaître dans le miroir : un petit ventre était apparu.

Et je ne veux vraiment pas dire ici qu'avoir un ventre, c'est quelque chose d'épouvantable dont il faut se débarrasser immédiatement... Simplement que pour moi, c'était très inhabituel et je dirais même plus, un signe que quelque chose n'allait pas. Depuis le début de l'adolescence, j'ai un corps qui est resté plus ou moins le même (avec disons une quinzaine de livres en plus mais dont les proportions ont toujours été constantes) : petite du haut, avec peu de poitrine et une petite taille, mais plus ample du bas, avec des hanches, des cuisses et des fesses bien marquées. Même après deux grossesses, j'ai conservé un ventre plutôt plat, sans avoir quoique que ce soit à y voir, d'ailleurs. Au fil du temps, mon poids a parfois augmenté un peu, mais même à mon plus élevé, celui-ci ne se logeait jamais au niveau du ventre.

Donc que se passait-il? Non, je n'étais pas enceinte. Comme j'avais aussi souvent des douleurs au bas-ventre, surtout durant la nuit, je suis allée voir mon gynécologue à la fin juin. Celui-ci n'a pas vu de kiste, mais s'est senti suffisamment concerné pour m'envoyer passer une batterie de tests. Il ne me l'a pas dit mais je le savais, parce que c'était arrivé à une tante de mon conjoint : un ventre qui grossit rapidement sur quelqu'un dont ce n'est pas le "pattern" normal, ça peut être inquiétant. Pour le cancer des ovaires, entre autres.

Tests sanguins, tests d'urine, examens, échographie et CAT-SCAN plus tard (nous étions désormais en août) : tout était parfaitement normal. Le gynéco m'a dit : "Allez voir votre médecin de famille, ce doit être vos intestins, alors". (Je n'ai pas de médecin de famille, c'était les vacances, j'ai remis ça à plus tard).

L'automne est revenu. Plus les mois passaient et plus je me sentais... à côté de la plaque. C'est difficile à dire mais c'est un peu comme si mon esprit était légèrement embrouillé en tout temps. Le "petit" ventre était toujours là, allant certains jours jusqu'à devenir comme lorsque j'étais enceinte de 16, peut-être 18 semaines. Je me disais... C'est peut-être la quarantaine? Est-ce que je dois simplement me résigner?

En septembre, je suis tombée malade, ce qui m'arrive rarement. Diagnostic : bronchite. Je prends des antibiotiques le moins possible dans la vie, mais je me sentais tellement mal que je m'en suis fait prescrire. Ça n'a pas fonctionné. Cette bronchite a duré pendant 7 semaines. 7 semaines! Presque deux mois à être malade, à aller un peu mieux puis à empirer, à tousser toute la nuit, à me sentir vraiment mal, à altérer mes activités. Ça ne m'était jamais arrivé. Je croyais même que peut-être, alors que j'ai vécu avec des animaux presque toute ma vie, j'étais soudainement devenue allergique au chien (les dates coïcidaient presque avec son arrivée à la maison).

Durant notre petit séjour en Californie en novembre (je venais juste de commencer à aller mieux), je me suis fait masser. Sans que je ne lui ai dit quoique ce soit, la masso a touché à mes pieds (réflexologie) et a immédiatement dit : "quelque chose cloche avec votre système digestif".

Mais qu'est-ce que j'avais? J'ai commencé à faire un peu d'eczéma, j'avais une rhinite chronique (je me mouchais encore du matin au soir, j'avais souvent le nez bouché et j'éternuais beaucoup), j'avais de moins en moins d'énergie, ma digestion était complètement à l'envers, j'étais toujours un peu triste. J'ai commencé à avoir mal à la tête tous les jours, une autre chose complètement atypique chez moi. J'avais des envies intenses de sucre et de féculents, tout le temps. Alors que j'avais toujours eu un "estomac de fer," j'avais l'impression que certains aliments ne me faisaient plus du tout et que je m'en ressentais pendant des jours après les avoir mangés. Juste après les fêtes, j'ai attrapé un nouveau rhume. Mais voyons! Ça ne me ressemblait pas du tout d'avoir un système aussi faible...

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La candida

En janvier, j'ai donc pris comme résolution de trouver la cause de ce souci et si possible, de le régler. Un jour il y a environ un mois, j'ai eu une certaine intuition en buvant mon kombucha (quasi) quotidien. Alors qu'au début en boire me faisait tellement de bien, il fallait bien que je me rende à l'évidence que ce n'était plus vraiment le cas, au contraire. Je suis donc allée faire des recherches là-dessus et bang! Je suis tombée sur des sites qui parlaient de candida.

Qu'est-ce que c'est? Une levure nuisible et très tenace, qui est présente naturellement chez la plupart des gens sans causer de dommages, mais qui parfois s'emballe et prend pour ainsi dire le dessus de notre système digestif, causant ainsi toutes sortes de symptômes. Gastro-intestinaux bien sûr, mais pas seulement, c'est ça qui est le plus étrange. Et vous l'avez sûrement deviné, ces symptômes correspondaient à peu de choses près aux miens. Un déséquilibre peut survenir pour différentes raisons, entre autres chez les personnes qui ont une diète très axée en aliments transformés. Ou... chez les personnes qui boivent beaucoup de kombucha.

Dans le kombucha, il y a une symbiose entre des bactéries bénéfiques et de la levure, mais il peut arriver que l'équilibre se rompe et que les levures deviennent plus fortes, alors que ce sont surtout les bactéries qui sont utiles à notre flore intestinale. À la longue, j'ai donc dû être fragilisée par mon habitude d'en boire. Puis après que la candida a commencé à s'installer, les antibiotiques ont dû complètement dégrader l'état de mon microbiote, et les pompes pour l'asthme que j'ai pris pendant quelques mois par la suite ont dû avoir un effet encore plus délétère.

 

La bonne... et la mauvaise nouvelle

La bonne nouvelle, c'est que la "candidose" se traite assez bien, avec des produits naturels. La mauvaise nouvelle... c'est que pour les premiers temps, le traitement vient aussi avec une diète très restrictive (mais temporaire!) qui est difficile à tenir.

Le traitement se compose donc de :

  • la prise de probiotiques en capsules
  • la prise d'antifongiques : il y en a plusieurs qui sont très puissants dans la nature, comme l'acide caprylique qui provient du coco, l'huile d'origan, le clou de girofle, l'extrait de pépins de pamplemousse... Pendant 2 semaines, j'en ai pris une combinaison (en capsules et liquides) deux fois par jour. Maintenant je prends seulement celui au pamplemousse une fois par jour (ça a un goût absolument horrible).
  • une diète axée sur les aliments non transformés et "propres", pendant au moins 2 semaines.

En gros, ce qu'on doit éliminer le plus possible, c'est le sucre, dont la levure se nourrit. Donc absolument rien de sucré, pas même des fruits. Ni des céréales raffinées comme le blé; seulement 4 céréales étaient permises (sarrasin, millet, teff et quinoa). Pas de riz ou d'avoine. Pas de produits laitiers sauf du yogourt nature probiotique et du fromage cottage. Pas d'alcool ni de caféine. Pas de légumes "sucrés" (maïs, carottes, petits pois, betteraves, panais...) ni riches en féculent (pommes de terre, patates douces, etc.) Pas de légumineuses, pas de noix à part des amandes. Pas de vinaigre ou d'autres condiments. Pas de viande rouge/de charcuteries. Bien entendu, pas de malbouffe ni de grignotines, etc. Pas d'aliments fermentés, incluant le kombucha. Moi qui aime tant manger, la première journée, je pleurais.

Ce qui est permis : beaucoup, beaucoup de légumes verts, du poisson et de la volaille, des oeufs, du jus de citron et de lime, des avocats, des graines (citrouille, tournesol, lin, chia, chanvre, etc.). Beaucoup d'eau et des tisanes. Des bons gras (huile d'olive, etc.) On doit aussi privilégier certains aliments qui ont une valeur antifongique et / ou alcaline : l'huile de coco, le gingembre, les algues, le rutabaga, l'oignon et l'ail.

J'ai peu triché : des craquelins de seigle le matin, un peu de fromage râpé et de légumineuses à quelques reprises. À la fin des 2 semaines, j'ai mangé un de mes muffins à la patate douce et... C'était bon! Mais sinon, j'ai respecté la diète, parce que je voulais vraiment que ça marche.

Oui, c'était dur. Je faisais de bons soupers à ma famille et je mangeais à côté d'eux quelque chose comme : un petit morceau de saumon style gravlax, des algues croustillantes aux graines de sésame par dessus et un tas de concombre à côté. Au début, j'avais très faim! Mais j'étais aussi déterminée.

Après quelques jours, tout a changé très vite. Tout d'un coup, je me suis mise à avoir beaucoup plus d'énergie, c'est comme si le léger brouillard dans mon cerveau s'est dissipé. Ma digestion est rapidement redevenue normale. Je me suis mise à me sentir vraiment bien, malgré cette diète difficile. Plus de maux de tête, plus de symptômes d'allergie. Mon appétit a naturellement diminué et j'ai réalisé que tant que je combinais suffisamment de protéines avec des bons gras et des fibres, je pouvais manger moins qu'avant sans mourir de faim toute la journée. Le petit ventre n'est pas complètement disparu, mais presque, croyez-le ou non. Mes vêtements en tout cas ont recommencé à me faire presque comme avant. Chose certaine, je suis beaucoup moins gonflée.

Après deux semaines de cette phase intensive, j'ai commencé tranquillement à réintégrer d'autres aliments, mais un à la fois et en faisant bien attention de remarquer comment ils me font sentir. Après un mois entier sans alcool, et une coupure drastique dans le sucre et le blé/ les céréales raffinées (pâtes, farines blanches, etc.), je ne peux que constater que moins j'en mange, mieux je me porte. Ceci ne veut pas dire que je vais les couper à jamais (disons qu'à long terme, des diètes très compliquées ou anxiogènes ne m'intéressent pas) mais qu'en m'en rendant compte, je peux consciemment faire des efforts pour les limiter.

Je vais continuer de monitorer mon état et ma digestion de près et à prendre des antifongiques (tant qu'il m'en reste en tout cas) ainsi que des probiotiques (probablement à vie; j'en prenais d'ailleurs déjà depuis plusieurs années). À chaque fois que je termine un contenant, je compte en essayer une nouvelle sorte/marque pour varier les souches et évaluer la manière dont on ils me font sentir. Selon ce que j'ai lu, certaines personnes se débarrassent d'une candidose la première fois, tandis que pour d'autres c'est un problème récurrent qui finit par revenir et qu'il faut traiter à répétition. Je vais croiser les doigts.

Quant au kombucha, qui était réellement mon aliment chouchou depuis 2 ans, bien sûr que ça me fait de la peine! Est-ce que je vais en boire encore? Probablement une fois de temps en temps, mais certainement plus au quotidien. C'est bien sûr dommage parce que je crois toujours qu'il s'agit d'un très bon aliment (et que nous ne consommons pas assez d'aliments fermentés/probiotiques en général). Mais voilà, pour moi (et c'est n'est pas nécessairement le cas pour tout le monde), ce n'est pas une bonne idée d'en abuser.

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11 ans

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